Friday 31 October 2014

LE TENTACULE DE PIEDNIADZE

Depuis le jour fatidique où je n’avait pas préparé suffisamment le cours des petits enfants, la directrice me l’a reproché à plusieurs reprises. D’abord, elle me reprimandait dans la salle de classe; après, elle me donnait un rapport d’une page et demi; puis, elle commentait à haute voix qu’elle n’avait jamais vu autant de caractéristiques négatifs dans un ensegnant.

Hier je recevais la quatrième réprimande. Ça se passait quand les enfants n’étaient pas encore arrivés et mon ordinateur portable était déjà en fonctionnement. J’entendais une voix dans le couloir: quelqu’un avec un anglais parlait lentement, un accent difficile à reconnaître et des “zzz” tremblantes.

-          Geeeeehh – craquait la porte – Louiiiiizzze! Tu enseignes allemand aussi, n’est pas?

Au début, je pensais qu’elle voulait me proposer un nouveau défi.

-          Mais oui, bien sûre que tu l’enseignes. Parce que, parfois, tu mélanges tous les deux. Tu est, probablement fatiguée... fatiguéeeeeee. Tu donnes trop des cours maintenant, n’est pas? Oui, oui, on peut le constater dans ton visage. Tu as un air fatigué. Tu as une apparence insane et débile.  Une très mauvaise apparence. Très mauvaise. Tu deberais réfléchir. Sinon, tu vas tomber malade.

Deux yeux froids fixaient leur regard sur la victime, pendant que le son des “zzz” essayait d’étourdir la conscience.

-          Tu est laid... Tu est laiiiiiiid. Laiiiiiiid. Dorme... dorme.... Ha, ha, ha, ha! Haaaa, ha, ha, ha!

Caché derrière un vieux visage réparé par le bistouri d’un chirurgien inexpérimenté et des bras mous, qui étaient témoins du vrai âge de la propriétaire, je pouvais réconaître la voix métallique du dieu de l’argent. Il s’approcha, en marchant avec un son strident qui aurait épouvanté un enfant.

-          Geeeeeehhh. Laiiiiiid. Tu est laiiiiiiid. Tu est fatigué. Tu as une apparence insane et débiiiiile.

Ce fut jusqu’alors que je voyais un tentacule qui sortait de son oeil droit. Il n’était pas le crochet du Docteur Octopus, mais le palpe de Piedniadze, qui n’aime pas les vieux ni les laid. Tout à fait, Piedniadze ne mange que de la viande fraîche des jeunes et des enfants, de l’énergie des travailleurs et de la beauté des vierges filles. Il est celui qui provoque les guerres au Moyen-Orient pour vendre les armes que il même fabrique. Il est celui qui provoque des avortements au Rwanda pour obtenir de l’acide hyaluronique et lisser ses rides.

Je le voyait se rapprocher et, instinctivement, je marchais en arrière... mais il m’acculait contre la paroi. Je sentais horreur, peur et, finalment, colère. Il n’avait pas du temps à se mettre à couvert. Il continuait et je n’aivais plus la possibilité de fuir. Je pensais aux enfants qui étaient sur le point d’entrer à l’école. Il fallait les prévenir. Le coeur battait fortement. Je pouvais pas me débarraser. Attention! – Je lui dissait - Ne faites pas un pas en avant!

Mais il était déjà trop tard: Piedniadze venait de faire le grand saut en avant, en anticipation du Halloween.

-Au secours! Cycliste justicier! Aide nous, si vous plait!



Copyright Luisa Fernández Baladrón

 


 

Sunday 26 October 2014

LE LIEU IDÉAL


Je m’allonge sur le sable, encore en portant des vêtements, les pieds nus, n’importe comment. Il ne faut pas suivre la mode, supporter les touristes, les gens intelligents de vie parfaite. “El Molinar” ne s’intéresse pas de notre apparence ou de notre âge.

Le paradoxe le plus grand est que cet endroit a été pratiquement acheté par les riches et il est encore utilisé par les pauvres. Celui qui a acheté une de ces minuscules et branlants maisons de pêcheurs (aujourd’hui millionnaires) ne pourrait récupérer aisément ce que il a inversée. Il n’est pas facile louer une de cettes maisons pour un bon prix et il est encore plus diffile d’obtenir un profit si on la vend. Si on peut payer un prix pareil on n’accepte pas de vivre dans un si petit endroit. Donc pour l’instant (et tandis que nos hommes d’Etat ne décident pas de mettre portes à la mer et de construire un grand port ici) nous pouvons encore nos récupérer du reste de la journée dans ce jardin. Le jardin d’une maison où nous pouvons fermer la porte d’entrée et ouvrir les portes intérieurs. Le lieu où rien ne nous affecte.

Demain nous commencerons à la lutte une fois de plus. Et peut-être il commencera aussi l’intention du Gouvernement de dévaster le rivage avec la construction d’un port aussi grand que inutile. Mais aujourd’hui nous sommes le vainqueurs de cette conquête. Nous pouvons encore profiter de “El Molinar” et patiner, nager, randonner, faire un balade à vélo.



Copyright Luisa Fernández Baladrón